Physique:
Naël est un homme tout juste sorti de l'adolescence, malgré qu'il puisse paraître plus jeune. Son doux visage aux traits fins, son menton fuyant, son nez court et légèrement rond ne jouent pas en sa faveur; il a d'ailleurs vainement tenté de se laisser pousser la barbe, n'obtenant que de vagues touffes de duvet disparates. Ses yeux légèrement tombants d'un étrange vert à l'éclat anisé sont surmontés d'épais sourcils lui donnant un air vaguement triste. Son visage d'une banalité à toute épreuve, encadré par d'épaisses mèches châtain, inspire parfois la pitié, ou la persécution.
Son corps peu musclé s'est forgé à la suite des travaux qu'il a effectué à la sidérurgie et des coups reçus de ses harceleurs. Considéré comme le souffre-douleur du district, il est souvent couvert d'hématomes; si autrefois il essayait de les camoufler, il s'est aujourd'hui fait une raison.
Comme la plupart des habitants des quartiers médians de la Cité Libre et Indépendante du Feu et du Fer, il est habillé de simples vêtements de tissu ou de cuir aux ternes couleurs, avant tout confortables et pratiques. Désormais suffisamment grand, il a récupéré les grosses chaussures de sécurité de son père. Un bandeau au motif coloré empêche ses cheveux de tomber devant ses yeux quand il travaille. La seule excentricité qu'il s'était permise un moment était un anneau à l'oreille droite, rapidement arraché lors d'une bagarre, lui laissant une belle cicatrice sur le lobe.
Traits de personnalité :
Naël est le genre de gars que l'on pourrait qualifier de résigné. Il pourrait très bien répondre au coup par coup à ses agresseurs quotidiens, ou avoir assez d'ambition pour grimper les échelons, mais son manque de confiance en lui, ainsi que sa couardise l'obligent à endurer le rôle de bouc émissaire. Beaucoup dans le quartier apprécie sa sympathie et son enthousiasme, il est d'ailleurs un exemple au sein de la sidérurgie du district, mais il se contente simplement de faire ce que l'on attend de lui. Il est une de ces nombreuses fourmis travailleuses dans la cité grouillante, effectuant machinalement les tâches composant sa journée léthargique, sans avoir besoin de reconnaissance.
Nathanaël est d'une nature facilement dominée par une personnalité plus forte que lui; on ne pourrait qualifier ceci de faiblesse à proprement parlée, mais d'une fainéantise engourdie. S’affirmer, tenir tête sont pour lui beaucoup plus difficiles que de subir le quotidien. Il est plus que tout angoissé à l'idée que ses habitudes, aussi nocives et ennuyantes soit-elles, changent.
Cette crainte de quitter cette routine s'est accentuée par l'arrivée de ce qu'il appelle son "parasite"; incapable de savoir ce qu'il lui arrive exactement et de contrôler cet accro, il redécouvre toutefois une chose qu'il avait occulté depuis de nombreuses années: être l'acteur de sa propre vie.
Actuellement :
Dissimulant ses nouvelles capacités au reste du monde, Nathanaël reprend peu à peu conscience de sa propre existence. Motivé à en connaître plus sur sa situation et à se débarrasser de la sorcellerie qui empoisonne son quotidien, Naêl s'apprête à parcourir le continent.
Famille :
Le père de Naêl étant décédé il y a quelques années suite à un accident sur son lieu de travail, celui-ci dût abandonner ses études dans l'ingénierie pour suivre les traces paternelles et travailler dans la même sidérurgie. Il peut ainsi aider sa mère à subvenir aux besoins de ses trois petites sœurs de quinze, treize et huit ans.
Il se refuse de donner un nom à la chose avec laquelle il partage son corps, et refuse tout contact avec elle, bien qu'elle lui ait sauvé discrètement la mise plusieurs fois.
Il suffit parfois d'un tout petit rien pour que la vie d'une personne bascule -un détail, aléatoire, pour qu'un jeune homme sans soucis se retrouve catapulté au sein de problèmes auxquels il n'aurait jamais songé. On pourrait penser que c'est un coup du sort, ou qu'il était destiné à de grandes choses...Mais ce n'était qu'un malheureux hasard. Nathanaël se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment.